J’ai eu l’occasion d’intervenir lors de la mission d’information sur la “rationalisation de notre administration comme source d’économies budgétaires”. Avant d’être élu député, j’ai été pendant seize ans un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, un ministère à qui on a beaucoup demandé en termes d’“économies budgétaires”, tout au long de la période où j’y ai exercé.
Ces “économies budgétaires”, pour ne pas dire les coupes brutales dans les budgets de notre appareil diplomatique, ont une contrepartie qu’il faut mettre sur la table et qui doivent animer notre débat démocratique, au-delà des considérations comptables. Les effectifs du ministère des Affaires étrangères ont fondu de moitié en 30 ans, ses budgets aussi.
Ces “économies budgétaires” ne sont pas sans conséquences sur la qualité du service public consulaire pour nos compatriotes établis hors de France. Ces “économies budgétaires” ne sont pas sans conséquences sur les moyens de notre diplomatie culturelle et d’influence au moment où notre pays doit affronter des attaques répétées, notamment dans la circonscription que je représente.
Les consulats sont désormais en difficulté pour remplir leurs missions principales. Nos instituts culturels, forcés de dépendre des recettes locales, ne peuvent plus mener une politique d’influence culturelle ambitieuse. Nos agents sont partout au bord du “burnout”, nos diplomates se sont mis massivement en grève, et nos compatriotes à l’étranger se sentent abandonnés face au démantèlement de nos services publics. Le « réarmement de notre diplomatie » a un coût !