[EDITO] — Sauvons notre CFE !

Chers compatriotes du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest,

+6,9% ! C’est la hausse de la cotisation annoncée par la Caisse des Français de l’étranger à partir d’avril 2023. Pour beaucoup d’entre nous, c’est un choc et c’est inacceptable ! Pour moi, cette décision met une nouvelle fois en danger ce qui devrait être notre fierté : une caisse publique, solidaire et équitable pour les Françaises et Français établis hors de France.

Sur le modèle de la Sécurité sociale 🇨🇵, héritage du Conseil National de la Résistance, notre CFE doit assurer une continuité avec le système d’assurance maladie en France. La CFE doit être accessible à tous, y compris aux plus vulnérables d’entre nous. 

Avec un budget d’à peine 380 000 euros en 2023, la contribution de l’Etat à la CFE ne permet pas de financer ne serait-ce qu’une partie des cotisations de nos compatriotes les plus vulnérables. Ce budget est une honte. Pour vous donner un ordre de grandeur, il correspond à moins d’un centime par mois et par Français vivant hors de France !

Je suis le seul député à défendre un meilleur engagement de l’Etat lors du débat budgétaire. La réponse du gouvernement tient en peu de mots : déni de réalité.

Aujourd’hui, la CFE est le seul système d’assurance de la Sécurité sociale à reposer uniquement sur les cotisations des adhérents. La CFE ne bénéficie pas des recettes fiscales pour faire face à ses besoins, pas même une fraction de la CSG-CRDS dont s’acquittent pourtant ceux d’entre vous qui ont des revenus français.

En 2018, le barème des cotisations a changé. Les cotisations des plus de 65 ont explosé. Il était indexé sur les revenus, il dépend désormais de l’âge, à l’instar des assurances privées. 

Depuis la réforme de 2019 il faut attester de 15 années de cotisations pour la prise en charge des soins en France lors de séjours temporaires (sauf pour les résidents français au Maroc et en Tunisie, couverts par des conventions de sécurité sociale bilatérales). Une réforme qui a rayé de la couverture sociale de nombreux pensionnés ou des ayant-droits, qui doivent souscrire une autre assurance à leurs frais. La “catégorie aidée”, adhésion réservée aux plus modestes, est parfois trop chère pour être un vrai levier de solidarité, particulièrement dans notre circonscription. 

Vous êtes nombreux à relever que les “carte vitale” ne sont pas toujours compatibles avec les bornes d’actualisation en France et depuis janvier 2023, à cause de nouvelles réglementations, la CFE ne télétransmet plus les informations de prise en charge aux mutuelles complémentaires.

Que de reculs ! Je me suis engagé dans le combat politique précisément pour dénoncer cette déconnexion insupportable entre notre modèle social en France et la version qu’on nous en propose à l’étranger. Justement au Parlement nous pouvons agir.

C’est par un nouveau travail législatif que le système de tarification et le périmètre budgétaire de la CFE peuvent changer. C’est dans la loi de finances que nous pouvons proposer d’élargir les sources de financement de la CFE pour un système de santé efficace, protecteur et solidaire, un système qui soit à la hauteur de vos attentes. 

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