A Abidjan, la colère des enseignants

Réunion publique, ce 22 mai, avec les Français d’Abidjan : de nombreux professeurs me parlent de la hausse du taux de cotisation sociale sur la pension (de 10% à 27%) décidé par un décret  du 26 avril qui s’appliquera aux fonctionnaires détachés dans un État étranger, parmi lesquels nos professeurs détachés de l’Éducation nationale.

Cette hausse des cotisations a été actée par un des derniers décrets du gouvernement Castex en gestion des affaires courantes, moins de deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron. C’est une mesure qui contredit une fois de plus les supposées ambitions que la majorité sortante aurait pour le réseau d’enseignement français à l’étranger. La vision de ce gouvernement en bout de course est celle d’un réseau avec une part de professeurs détachés réduite à portion congrue. Le statut de détaché devenant de moins en moins attractif tant pour les titulaires de l’Education nationale que pour les établissements d’enseignement.

Plus encore, cette hausse des cotisations mènera inéluctablement au renchérissement des frais de scolarité. Les titulaires résidents au sein des établissements en gestion directe et les conventionnés ont déjà vu leur statut remis en cause il y a de cela quelques semaines. Aujourd’hui ce sont les titulaires des établissements partenaires qui se voient attaqués par ce dernier décret. Comment dès lors prétendre assumer un rôle de service public pour le réseau d’enseignement français à l’étranger en le déconnectant ainsi de l’Éducation nationale?

Il faut au contraire permettre plus de détachements dans l’ensemble de notre réseau! Ce statut est la pierre angulaire des projets pédagogiques et éducatifs de qualité, connectés avec le système d’enseignement français. Sans compter que les établissements à l’étranger pâtissent aussi de la baisse d’attractivité générale de la carrière enseignante en France, acculant certaines années l’Education nationale à retenir certains des professeurs pourtant volontaires pour l’enseignement à l’étranger. Sans prise de conscience de ces enjeux nous orienterons notre réseau vers une voie dont la seule issue sera la privatisation toujours plus inéluctable pour des établissements sis sur le seul bassin local de recrutements.

Il est urgent de retirer ce décret Castex/Borne. Il est encore plus urgent d’avoir enfin une vision pour notre réseau éducatif à l’étranger ! 

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