Les Françaises et les Français de la 9e circonscription de l’étranger ont donné une large victoire à Jean-Luc Mélenchon lors du 1er tour de l’élection présidentielle. Ils ont affirmé avec éclat leur attachement à ce que seule la gauche défend sans équivoque : la justice sociale, la défense des services publics, l’écologie, la solidarité entre les peuples, le refus du racisme et du repli sur soi.
Il s’en est fallu de peu, mais malheureusement, au niveau national, le second tour des élections présidentielles verra s’opposer Emmanuel Macron, porteur d’un projet libéral annonçant la poursuite d’une politique anti-sociale avec le soutien d’une fraction toujours plus grande de la droite républicaine et libérale, et Marine Le Pen dont le programme, sous couvert d’une vision ethnocentrée de la République, prépare le terrain pour détruire les fondements du projet républicain et conduira à une mise à mort sociale irrémédiable de nombre d’entre nous.
Le président sortant a une grande responsabilité dans la situation politique actuelle, mais laisser Marine Le Pen gagner, ce serait condamner la République en tant que projet de solidarité, émancipateur des individus. Ce serait abandonner les sans voix. Ce serait aussi faire le choix de ruiner les liens entre la France et les pays dans lesquels nous habitons.
Pour ma part, je ne marchanderai pas mon vote en contrepartie de je ne sais quels changements dans le programme d’Emmanuel Macron. Le risque est grand de se payer de mots. Qui s’attend sérieusement à ce que le président sortant défende une politique de gauche ou qu’il porte un projet écologique et social après avoir mené une politique libérale au cours des cinq dernières années, à peine altérée temporairement par la situation sanitaire?
Mettre un bulletin Emmanuel Macron face à l’extrême-droite, ce n’est pas cautionner sa politique libérale, ce n’est pas oublier le délaissement dramatique des services publics, ce n’est pas lui donner quitus, ce n’est pas trahir nos idées, ce n’est pas non plus oublier les décisions unilatérales de réductions de l’octroi de visas qui touchent les ressortissants des pays du Maghreb depuis octobre 2021.
Pour autant, le 24 avril je voterai contre l’extrême-droite et je poursuivrai avec une ardeur renouvelée le combat pour la justice sociale et la transition écologique en vue des législatives de juin.
Ne dilapidons pas le formidable héritage laissé par Jean-Luc Mélenchon : un élan nouveau qui ouvre la possibilité d’une reconstruction de la gauche. Ne laissons pas l’histoire bégayer et nous réduire à être spectateurs d’une bien triste farce.
Le 24 avril, ne nous trompons pas. Ne laissons pas advenir l’irréparable. Car l’irréparable est à nos portes.